Les années Before | Soft Machine | Matching Mole | Solo | With Friends | Samples | Compilations | V.A. | Bootlegs | Reprises|
     



Cette année 2025, le film d'animation de Maria Trenor "Rock Bottom" est enfin sorti en salles puis en DVD. Un bon prétexte pour découvrir ou redécouvrir les nombreuses incursions que Robert Wyatt a faites dans le 7ème art tout au long de sa carrière musicale.

Pour m'aider à déambuler dans ce parcours qui n'est surement pas exhaustif, j'ai organisé celui-ci en 5 thèmes qui parfois se croisent et se répondent...

Il existe également de nombreux documentaires dans lesquels Robert Wyatt est interviewé. Ils sont visibles pour la plupart dans la section
In Conversation du site. Je n'ai donc pas jugé utile de les citer à nouveau ici.




Il y a bien sûr les films qui 'empruntent' au répertoire de Robert Wyatt des morceaux qui illustreront à merveille le propos du réalisateur et il y a la musique que Robert Wyatt a spécialement composée à cet effet, telle la bande-son du documentaire THE ANIMALS FILM sorti en 1982.



Robert Wyatt a raconté à de nombreuses reprises dans quelles circonstances il avait été amené à participer à ce documentaire dénonçant la cruauté envers les animaux, réalisé par Victor Schonfeld et Myriam Alaux, Julie Christie en étant la narratrice,







Julie Christie en 1982

« Victor Schonfeld voulait que le groupe Talking Heads compose la B.O., se rappelle Robert, mais ils lui demandaient 500 livres rien que pour la chanson du générique. Et c’était un sacré budget pour le film. Julie le renseigna : “J’ai un ami qui le ferait pour moins que ça, je pense. Pourquoi ne lui demandes-tu pas ?”

Et j’ai composé le reste de la B.O. pour 100 livres. C’est-à-dire que Talking Heads a reçu 500 livres pour la séquence d’ouverture, et moi 100 pour le reste. Mais j’étais tellement heureux de le faire.»

Abstraite et parfois agressive, la B.O. de Wyatt est proche de la musique industrielle : plus Throbbing Gristle ou Cabaret Voltaire que Violeta Parra. La musique lugubre et brutale colle parfaitement aux images choquantes. Parmi les images les plus horribles du film, on retrouve des becs de poulets guillotinés ou un chien vivant les organes exposés sur une table d’opération.

« C’était une tâche ardue, se souvient Wyatt. C’est difficile de composer de la musique pour une scène insupportable à regarder. »

En lien avec son récent intérêt pour FREGG (Free Range Eggs), une « petite organisation, totalement dingo, pleine de personnes du type Joyce Grenfell », qui menait une campagne pour des œufs de poules élevées en plein air, The Animals Film fait écho à la politique plus générale de Wyatt. Outre la cruauté envers les animaux, Schonfeld et Alaux traitaient de la cupidité des entreprises qui permettait et même encourageait ces abus.

Robert déclara au Morning Star que le film ajoute « un peu de muscle politique dans ce qui semblait être des préoccupations libérales insipides du végétarisme ».

À l’époque, il s’agissait d’un programme radical, bien ces idées fassent aujourd’hui partie de l’opinion majoritaire.

Extrait de Robert Wyatt Different every time, la biographie de Marcus O'Dair.


Il existe à ma connaissance au moins trois versions de cette B.O. : la version originale de 28 minutes, la version CD d'une durée de 20 minutes et une version japonaise dont le mixage est légèrement différent.


Le film - version intégrale) (YouTube)

La bande-annonce (YouTube)

Plus d'infos sur l'album



3 excerpts from The Animals Film music remixed by LongPlayer
from different versions.



Pt1 #1






Pt2 #1





Pt1 #2



/////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

SOLAR FLARES BURN FOR YOU est le titre d'un morceau paru en 2003 chez Cuneiform Records qui donne également son titre à l'album. C'est également le titre d'un film expérimental 16 mm sorti en 1973 dont la musique est entièrement composée par Robert Wyatt. Et c'est bien le même morceau qui sera édité 30 ans plus tard sur le label américain.

Sorte de road-movie industriel arty, réalisé par Arthur Johns tout juste diplômé du London’s Royal College of Art, le film est à l'image de la bande-son (et réciproquement) : kaleidoscope de séquences urbaines et champêtres saturées de couleurs vives et de dissonances électroniques, dérives de personnages muets et mystérieux que la musique de Robert Wyatt magnifie.



Musique dont on retrouvera la trame mélodique dans le Solar Flares de Ruth Is Stranger Than Richard qui paraitra 2 ans plus tard.

Le film totalement méconnu à sa sortie, sera néanmoins projeté en 2001 au Centre Pompidou (Paris) dans le cadre d'un festival de films "psychédéliques". Il échappera à la disparition définitive grâce aux plateformes internet où il sera enfin visible par le plus grand nombre.

Plus d'infos

 

 
\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\


RW selling The Morning Star in Twickenham with CP delegate Digby Jacks

Le soutien de Robert Wyatt à de nombreux combats politiques et sociaux est connu, en particulier au début des années 80 alors que Margaret Thatcher s'engageait dans une attaque frontale contre les syndicats de mineurs.

On ne sera donc guère étonné de découvrir sa participation à la bande-son du film militant SO THAT YOU CAN LIVE aux côtés de Lindsay Cooper et de Scritti Politti.




Réalisé en 1982 dans le Sud du Pays de Galles par le collectif Cinema Action, SO THAT YOU CAN LIVE aborde la réalité sociale à travers le personnage d'une militante syndicale - Shirley Butts - qui avait mené quelques années plus tôt une grève dure pour l'égalité salariale dans l'usine GEC. Le film aborde les relations entre cette femme et son entourage familial, les délégués syndicaux masculins et plus généralement l'ensemble des interactions entre sa vie personnelle et son engagement.

Considéré comme un film majeur du groupe Cinéma Action, il donne aussi du Pays de Galles une vision bien éloignée des poncifs qui caractérisent parfois ce pays qui était en train de vivre la fin de son aventure industrielle.


Plus d'infos

Cinema Action


La participation de Robert Wyatt consiste en de nombreuses courtes séquences inspirées pour la plupart du morceau Born Again Cretin publié à la même époque sur Nothing Can Stop Us.

[On retrouve ces séquences musicales à : 3:28 - 4:24 - 21:38 - 32:59 - 56:28 - 1:01:18 - 1:08:50 - 1:17:15 et 1:20:29]




Robert Wyatt n'a pas seulement composé des musiques de films, il en a aussi interprétées. Parfois des compositions inédites écrites spécialement pour lui, ou des morceaux puisés dans son vaste répertoire générateur de tant d'émotions.



En 2012, le groupe Sleeping Men enregistre à Berlin la musique du film DAS SCHLAFENDE MÄDCHEN (La fille endormie) du réalisateur Rainer Kirberg. Ils font appel à Robert Wyatt pour qu'il pose sa voix sur Around the Corner, une superbe chanson minimaliste et obsédante.




////////////////////////   ///////////////////////



En 2014, Robert Wyatt interprète deux chansons composées par Adrian Johnston pour  COMMON,le téléfilm de Jimmy McGovern que The Guardian qualifie de "brutal and devastating drama".


Cette série télévisée de 90 minutes diffusée sur BBC One s'inspire du cas réel de Jordan Cunliffe, 16 ans, condamné en vertu de la doctrine juridique dite de "l'entreprise commune" (pour aller vite, une notion de co-responsabilité dans un crime auquel on n'a pas directement participé).

Ce sujet de société qui eut un fort retentissement dans la société anglaise, évoque la peine de 12 ans de prison infligée à Jordan Cunliffe, 16 ans, pour le meurtre de Garry Newlove, bien qu'il n'ait pas participé activement à l'attaque.

Robert Wyatt y chante 2 chansons déclinées sous différentes séquences, à retrouver dans la rubrique COMMON de notre Abécédaire.
    This is the debt I pay
    Just for one riotous day,
    Years of regret and grief,
    Sorrow without relief

The Dept - part 1


   
 
Pour écouter l'intégralité des séquences musicales de COMMON


 
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////


"C’est un texte qui a été écrit en anglais par Gabriel Yacoub et chanté par Robert Wyatt, qui pour moi est un mythe. Adolescent, j’avais une admiration, une passion pour la voix de Robert Wyatt. Il avait les textes, il avait la musique et donc il a travaillé chez lui pendant un certain temps, une quinzaine de jours je crois.

Et puis on s’est retrouvés dans un petit studio au fin fond de l’Angleterre, et on a passé deux ou trois jours… j’avoue que quand on a commencé à appuyer sur le bouton d’enregistrement et que sur une de mes musiques j’ai entendu la voix de Wyatt, j’étais déjà dans un état second… j’étais comme au spectacle… c’était très troublant… c’était une chose totalement irréelle et ça l’est toujours !
"

Bruno Coulais, compositeur des morceaux chantés par Robert Wyatt dans le film de Jacques Perrin sorti en 2011 :
LE PEUPLE MIGRATEUR

Plus d'infos

Bande-annonce du Peuple migrateur (avec un extrait de Master Of The Fields)






The Red Forest






The Highest Gander


  

Off Camera

   

 
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||


Les films ci-après font appel au répertoire de Robert Wyatt. Cette liste est évidemment incomplète : n'hésitez pas à me contacter pour me signaler un oubli.


 
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||



Mais
s'impose pour être le premier cité.





Deuxième et peut-être dernier film à ce jour d'Artur Aristakisyan, (Un endroit sur terre) réalisé en 2001 nous plonge au cœur d'une communauté de sans-abris vivant dans un squat à Moscou.

Très dérangeant pour les uns, film culte pour les autres, il décrit la misère et la détresse psychique avec une maîtrise remarquable du son et de la photographie (le film est en N/B).

Et quel n'est pas notre étonnement d'entendre, au détour d'une scène d'une forte intensité dramatique, la basse si caractéristique d'Alifib qui résout à sa façon la tension accumulée les minutes précédentes (premier extrait).

Alifib sera rejouée une seconde fois dans la dernière scène jusqu'au générique final (second extrait).






Dans l'extrait ci-dessus, Robert Wyatt intervient (à notre grand soulagement) à 18:28.




Scène finale et générique


////////////////////////   /////////////////////////////////////////////////////////////






//////////////////////// ||||||||||| /////////////////////////////////////////////////////////////


ILS ONT BIEN VIEILLI - ce documentaire multi-primé de Sébastien Louis (2004) évoque la vie quotidienne d'une maison de retraite.

"Quelques vieilles personnes sont assises en silence : peau ridée, mains tremblantes, regards perdus dans le vide. Certains se mettent à parler, comme pour eux mêmes. Ils récitent des monologues extraits de pièces de Shakespeare. Ils parlent d’amour, d’effroi face à la mort, de l’inanité de nos destinées...

Ce film poignant débute et se termine par Alifib.




//////////////////////// \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\   //////////////////////////////////////


Jérôme Lefdup et Véro Goyo, vidéastes iconoclastes, reçoivent au début des années 80 une commande institutionnelle pour filmer des démonstrations sportives de saut à la perche dans une "cité de banlieue".

Cela donnera SAUT HAUT, monté plaisamment avec des extraits remixés de Rock Bottom et des traitements de l'image réalisés à grands coups de tournevis dans un TBC ("Time Base Corrector" pour les intimes) qui n'en demandait pas tant.





30 ans plus ard, en 2015, Robert Wyatt s'invite à nouveau dans l'œuvre de Jérôme Lefdup (l'Oeil du cyclone et autres fantaisies visuelles) avec deux recherches très formelles sur MARYAN : une version (initialement en VR, ici la version à 180°) et une seconde version réalisée avec Anne-So, plus sage mais toute aussi envoutante...



Maryan - version J. Lefdup


\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\ |||||||||||||||| ////////////////////////////////////////////




BEAU FIXE SUR CORMEILLES est en compétition du Festival de Cannes 1989 dans la catégorie Courts-métrages.

Réalisé par Gilles Lacombe, le film bénéficiera de la présence de Carole Laure et d'André Wilms et... de Signed Curtain, pour la musique, tiré du premier album de Matching Mole paru 17 ans auparavant.

Il sera à nouveau diffusé 35 ans plus tard au Festival de Cannes dans le cadre d'un hommage rendu à de précédentes sélections.




|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| ///////////////// ///////////////////////////








9 semaines 1/2
d'Adrian Lyne (1986) et Lovely Bones de Peter Jackson (2009) ont un point en commun, le même morceau dans leur bande-son : 1/1 co-signés de B. Eno, R. Wyatt et R. Davies extrait de l'album Music For Airports de Brian Eno.

Un journaliste évoquera avec Robert Wyatt en 1991 cet usage inattendu de l' Ambiant Music d'Eno...

"These days Robert lives with his wife Alfie in the Lincoln village of Louth. His spacious 19th century home houses a grand piano, a drum kit, a home recording studio, a definitive jazz record collection, and a lot of books of the politically philosophical kind. In fact, his reading desk is as much a focal point as his beloved piano. Asked about the use of Music For Airports, on which he soloed with Brian Eno, for some of the steamy sex scenes in the film 9 1/2 Weeks, he chuckles. With no new album since Old Rottenhat, the appearance of "We Love You" with Sakamoto points to a low-key Wyatt, industriously working away in the background as others push themselves forward."

Option #39 - July-August 1991

 

 

  ///////////////// ////////////////////////////////////////////



Extrait avec Shipbuilding




Dans le film THE SOUVENIR - PART ONE (2019) de Joanna Hogg avec l'actrice Tilda Swinton et sa fille (Honor Byrne), une évocation des chantiers navals du nord de l'Angleterre sur fond sonore de Shipbuilding dans la version chantée par Robert Wyatt.















////////////////// \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\


Cinq morceaux de Robert Wyatt dans un seul film, de surcroit sélectionné au Festival de Cannes 2025 et acclamé par la critique ? C'est FUORI du réalisateur Mario Martone qui aura l'occasion de s'expliquer sur l'environnement musical de son film :






You use several tracks by British multi-instrumentalist Robert Wyatt, founder of Soft Machine. Talk to me about this interesting choice.

I never think about the music before shooting, never. I usually almost always use repertoire. And I work on it when I edit. So I started editing and I was looking for a female voice to create a sonorous off-voice, evocative of a Goliarda. But we never come across the right voice. And then, I don’t even know how, from what corner of my mind Robert Wyatt came to me. The fragility of his voice, the vitality and at the same time that sense of anxiety, that is in his songs. So I thought: who cares if it’s a male voice, it’s the voice of a soul. And it was a soul that suddenly I felt was able to have an intense dialogue with the soul of Goliarda Sapienza.

--------------------------



E ritorna prepotente la voce di Robert Wyatt (il pioniere della scena di Canterbury segna in maniera indelebile questo film, con cinque brani – tra i quali il potentissimo Little Red Riding Hood Hit The Road (da Rock Bottom, epico album, irripetibile), dilaniato da quelle incredibili sovraincisioni della tromba di Mongezi Feza, durante la scena del furto dei gioielli – utilizzati oltre alle musiche originali di Valerio Vigliar) conMemories, nella versione che non a caso incise nel ’74, solo qualche tempo dopo il drammatico incidente che lo rese paraplegico, segnando al contempo l’inizio di una nuova fase non solo umana, ma artistica.
Proprio come accadde a Goliarda Sapienza, dopo l’esperienza carceraria. 

--------------------------



The sparse soundtrack, anchored by Robert Wyatt’s plaintive songs, introduces an off-kilter lyricism more akin to European experimental cinema than to traditional Bollywood scores, yet it resonates with Indian parallel films that deploy minimal music for maximum emotional effect.

Costume and makeup subtly align Sapienza with Roberta—shared hairstyles, mirrored dress tones—suggesting a porous boundary between mentor and muse. Bars, open roads and shattered glass recur as visual leitmotifs, underscoring the paradox of creative freedom born in confinement.

Political undercurrents—class tensions, feminist assertion, the shadow of Italy’s Red Brigades—surface in overheard radio broadcasts and graffiti fragments, inviting viewers to draw parallels with cross-cultural struggles for voice. Through these elements, Fuori transforms a brief jail term into a universal fable of resilience and rebirth.



Extrait avec Blues in Bob Minor

Les 5 morceaux de RW joués dans Fuori : Memories, Blues in Bob Minor, Little Red Riding Hood Hit The Road, The British Road et Round Midnight.








Découvrir Robert Wyatt et Daevid Allen dans cette "romance" espagnole de 1964 est plus qu'intriguant : mais qu'allaient-ils donc faire dans cette galère ? de la figuration muette de quelques secondes qui justifie la présence de ce film dans cette page, et peut-être à l'époque un cachet pour quelques repas...

Mais peu importe, PLAYA DE FORMENTOR réalisé par Germán Lorente ressemble à ces dizaines de film des années yé-yé - soleil, piscine et plages à gogo - dont certains ont mieux vieilli que celui-ci. Mais le kitsch l'emporte et c'est avec plaisir que nous distinguons nos deux compères à l'aube de leur carrière.



Extrait 1 - A l'entrée du club




Extrait 2
- Clopes au bec




Extrait 3
- Daevid Allen's slow dance




Extrait 4
- Daevid Allen "à la flute"


 
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||


Interdit aux moins de 16 ans, LES TEENAGERS - JEUNESSE INTERDITE, sorti en 1968 fait aujourd'hui sourire.


   
 

Pierre Roustang, son réalisateur n'en est pas à son premier coup d'essai. En 1965 il présente Paris Secret une compilation des "aspects immoraux et du profil trouble de Paris". Il récidivera en 1969 avec Paris Top Secret, "une plongée sans concession dans les bas-fonds de la capitale".




Les TEENAGERS sont de la même eau : une juxtaposition racoleuse de séquences visant à émoustiller le bourgeois sous le prétexte d'un film-enquête qui, de Paris à Londres en passant par la Suède et la Chine "dresse un portrait optimiste d'une certaine jeunesse dans l'air du temps."...

Cinquante et quelques années plus tard, le quotidien d'un groupe underground, les Soft Machine, a le parfum nostalgique de notre propre jeunesse !






-- ////////////////// \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\ \--



Wrong Movements - A Robert Wyatt History by Michael King (1994)

De fait, la BBC diffuse le 7 avril 1971 l'épisode 3 de la saison 2 de sa série télévisée TAKE THREE GIRLS, intitulée Jenny: Closed Circuit.

Robert Wyatt y joue le rôle d'un... batteur ! Cet épisode a malheureusement disparu des archives de la TV britannique (il est indexé "LOST" dans la base de la BBC).

Reste une interrogation sur la date exacte de l'enregistrement : si la BBC a diffusé l'épisode le 7 avril, il ne peut avoir été enregistré le 23 du même mois. Le mystère reste entier...


-- /////// --------/////// \\\\--------\\\\\\\\\--





|||||||||||||||||| ////////////// \\\\\\\\\\\\\\ |||||||||||||||||||


THE POPPY SEED AFFAIR de G.F. Fitz-Gerald et Lol Coxhill, à bien des égards totalement inclassable. Y compris dans cette page où je ne sais pas où le situer.

Robert Wyatt n'y joue pas la comédie mais de la batterie et des caquètements de poule avec sa voix!

je ne me hasarderai pas à présenter l'affaire, disons simplement que la bande-son, libre et joyeuse accompagne magnifiquement un propos absurdement burlesque, provoc et très "gross comedie"...

Avec :
- Lol Coxhill - soprano & tenor
  saxophone, voice, electronics
- Robert Wyatt - drums,
  chicken clucks
- Archie Legett - bass


Produit en 1981 par The Matchbox Purveyors (Ian Hinchcliffe, Jeff Nuttall, Mark Long, G.F. Fitz-Gerald, Lol Coxhill et Foxy).


La batterie de Robert : 12’30-13’40 ; 16’44-18’20 et 19’06-20’21,
et les caquètements de poule sont audibles de 11’00 à 11’40 et de 12’04 à 12’15.




Two Intertwined Semi-Venetian Masterpieces

By Glenn Kenny — Jun 7, 2015 [criterion.com]


Late in Nicolas Roeg’s Don’t Look Now (1973), John Baxter (Donald Sutherland) is walking with the blind psychic Heather (Hilary Mason), who, along with her sister Wendy (Clelia Matania), has been a bit of a thorn in John’s side. He has inadvertently gotten Heather into a spot, and after apologetically getting her out of it, he’s obliged to make small talk with her as they navigate the alleyways and footbridges of Venice. “My sister hates it,” Heather says of the place. “She says it’s like a city in aspic . . . left over from a dinner party, and all the guests are dead and gone. It frightens her. Too many shadows.”

Venice asserts itself as “a sinister presence” in Roeg’s film, Robert Wyatt aptly notes in the liner notes to a 1998 reissue of his 1974 album Rock Bottom. Wyatt cites Don’t Look Now in his notes because the making of the film, particularly its six-week Venice shoot, is intimately intertwined with the genesis of his classic album—ranked alongside Bob Dylan’s Blood on the Tracks by NME in the year of its release, when it was also awarded an international Grand Prix du Disque in France, and, according to biographer Marcus O’Dair, “still widely considered one of the finest albums ever made.”

Late in 1972, Wyatt’s then girlfriend and future wife, the artist Alfreda Benge, was hired as second assistant editor for the just-beginning Roeg production. Benge had met Roeg while he was shooting the concert doc Glastonbury Fayre, and was close friends with the film’s female lead,Julie Christie. The picture began filming around Christmas in England, and in January of 1973 moved to Venice for location shooting.

Although, according to O’Dair, the workaholic Wyatt was puzzled by the idea of “going on holiday,” the musician, who had recently dissolved his band, joined Benge, Christie, and a couple of other crew members at a house on the Venetian island of Giudecca. Working on an inexpensive electronic keyboard Benge had purchased in a Venice music store (“She’s like that; an astute and thoughtful scout,” the musician notes), Wyatt soaked in the atmosphere and began writing. “What I do remember is how seeing Venice out of season was like coming across a famous beauty when she’s out shopping, without makeup, in scruffily humble clothes, not dressed to be looked at,” Wyatt recollected in an e-mail to me. “I felt we were in the real place, populated by the locals. A modest, rather run-down village, but all the more likeable for that. But it would be easy to imagine it as sinister: the narrower canals so dark and damp, the thick moss—or is that some kind of seaweed?—above the waterline, crabs scrambling along the edges. And the sheer age of the place. A large, ancient door set in a canal wall could be, I was told, a thousand years old. Is that possible? Whether or not it is, there was a weird feeling of being in a live museum, a place in which it would be easy to evoke ghosts.”

The keyboard on which Wyatt wrote had a “particular vibrato,” which contributes significantly, it would seem, to the aquatic feel of Rock Bottom’s music. “Fortuitous is the word,” Wyatt says. “Alfie found that keyboard, and I found the sound in my head at last. Aquatic? It must be so, though I am a fairly abstract tunesmith. I have to let my instincts take me where they want to go; I try not to interfere with conscious plans or calculations. What I do is not ‘program’ music. But yes, my instincts seem to have been guided by where we were. I’d say, thinking about it now, that the ungrounded ambiguity of Venice—‘Are we at sea or on land?’—could well have influenced the soundscape in my head.” Hence, the opening track of Rock Bottom, Sea Song”.

As Wyatt teased out his soundscape, Benge attended to her duties. “Film editing was very physical in that time. Splicing the film and sticking it together, then looking at different ways sequences would work,” she recalled, also via e-mail. “My job was just to log all the film as it came in . . . so any shot needed could be given to Graeme [Clifford], the editor, as he needed it. It was just creating some order and keeping order. Graeme would be on the editing machine. Tony Lawson was the first assistant. Nic would come in to check how it was going. They’d often watch sequences to existing music that was later replaced by Pino Donaggio’s score. I have a strong memory of the funeral scene with Fauré’s Pavane, which worked beautifully.”








Despite the intensity of the film’s subject matter, the work on it didn’t impinge much on life in the house. “That’s partly because of what happens to Julie during a film, and maybe to all actors . . . I don’t know,” says Benge. “But the film seems to become part of a private relationship between her and the director. It’s a time of real concentration on her part, and just as with Robert when he’s recording, one has to be very careful not to interfere with the creative process, because anything you mention could really disconcert their confidence in what they are trying to do.”

As it happened, prior to the Venice jaunt, Benge and Christie had been invited by Wyatt into his process: they’d participated in the recording of his group Matching Mole’s Little Red Record back in 1972. Billed as “Ruby Crystal and the Little Honest Injun,” the pals improvised a spoken-word sketch that embellishes the song “Nan True’s Hole” (named for a hangout belonging to BBC DJ John Peel).

The project begun in Venice would not yield similar opportunities for genial private jokes. Wyatt, who’d been mightily upset by the breakup of Matching Mole despite having instigated it, was keen to find a new way of making music. He didn’t overtly share his evolving work with his housemates. “One heard him tootling on the keyboard,” recalls Benge, “but a lot of what he was composing went on in his head. Only he could hear it.”

Wyatt is quick to insist, though, that “being there with Alfie was my biggest influence.” Excited by what he was coming up with, Wyatt returned to England a short time before the location shooting ended to work on lyrics, while Benge stayed on.

When Benge returned to London, she found herself obliged to leave the Don’t Look Now team because she couldn’t afford to commute to Shepperton, where the editing was being continued (“Both of us were stoney broke,” she says). Wyatt, close to having finished writing a batch of songs, considered re-forming Matching Mole to record the material. Then,on the first of June, 1973, disaster struck: he fell from an apartment window at a party, and the subsequent injury left the former drummer paralyzed from the waist down. After a long period of recovery and rehabilitation, he had to reinvent himself as a working musician. Hence, Rock Bottom, recorded from February to May of 1974, a self-described collection of “drones and songs” that many listeners assumed was directly addressing his accident. In O’Dair’s biography, Wyatt insists this isn’t the case: “I find the tradition of singer-songwriters working their way through their mental neuroses in public a bit limited.” Nevertheless, musician Fred Frith, who played on the album, said to O’Dair, “Even though Rock Bottom’s lyrics predate the accident, there’s a sense that this record is a whole new beginning, and I’m sure that the combination of survival and starting afresh has a lot to do with it.” In the 1998 liner notes, Wyatt ties everything together thusly: “Alfie always remembers Nic Roeg, the director, reiterating the theme of the film: WE ARE NOT PREPARED.” Wyatt does not remember when he first was finally able to see Don’t Look Now in its finished form,but he admires it a great deal. When asked about the recently announced prospect of a remake of the film, Benge responded, “Pointless.” Wyatt requested that the details of his equally unenthusiastic response go unpublished.



Bande-annonce de Don't Look Now - 1973





ROCK BOTTOM
, le film d'animation de la réalisatrice espagnole Maria Trenor est enfin sorti en salles à l'été 2025 après quelques années de curiosité impatiente pour bien des fans de Robert Wyatt.





Il faut dire que s'attaquer à l'œuvre maîtresse et tenter d'en cerner sa genèse ainsi que la relation nouée dans la même période entre Robert (Wyatt) et Alfie (Benge) semblait a priori un pari impossible à tenir. L'annoncer sous la forme d'un film d'animation rendait le projet encore plus intriguant.

Une page entière est consacrée, sur le présent site, à ce "biopic qui n'en est pas un". Il compile de nombreux articles et critiques que le film a suscités ainsi que mes propres réactions.








Maria Trenor a souvent eu l'occasion d'expliquer sa démarche et de détailler les techniques utilisées pour ce film aussi troublant qu'inattendu.



Interview de Maria Trenor au Festival d'Annecy (2024)





¿DÓNDE ESTABAS TÚ? DE MARÍA TRÉNOR 19', ESPAÑA, 2019