Les années Before | Soft Machine | Matching Mole | Solo | With Friends | Samples | Compilations | V.A. | Bootlegs | Reprises|
Interviews & articles
     


 Wyatt and Cow - Best - N° 83 - juin 1975


WYATT AND COW



Les ouvreuses du théâtre des Champs-Elysées avaient tort de s'inquiéter. Il ne s'agissait pas de musique de nègre mais de musique européenne. Pas de fauteuils cassés, tout juste quelques trous dans la moquette fait par les joints écrasés.

Robert Wyatt était donc le héros de cette soirée et le public nombreux était venu plus pour lui que pour Henry Cow qui faisait l'affiche. Sympathie mêlée d'une certaine pitié pour l'ancien Soft Machine et intérêt pour les expériences de l'auteur de « Rock Bottom », on peut d'ailleurs se demander jusqu'à quel point l'utilisation de son nom et de sa présence sur scène est un argument publicitaire, aussi bien pour les organisateurs que pour Henry Cow.

Robert Wyatt a chanté, a joué un peu de piano et la plupart du temps est resté prostré, mais sa présence était la clé de la réussite du concert. Il était le catalyseur, l'esprit et l'incarnation de cette musique même lorsque ce n'était pas la sienne.

Les morceaux joués au cours des deux parties, peu connus du public à part « The Little Red Robin Hood hIt the Road » (Rock Bottom) et «We Dit It Again » de Kevin Ayers (Soft/ Machine I), étaient curieusement ressemblants. Mais on regrettera que le concert n'ait pas été uniquement celui de Wyatt. Il suffit de réécouter « Rock Bottom » ou la bande du prochain album pour s'en convaincre.

Si les musiques de Wyatt et d'Henry Cow présentent bien des points communs et sont les fers de lance du nouveau rock anglais monopolisé par Virgin, celle de Wyatt est nettement plus accessible et passionnante. Peut-être tout simplement parce que Wyatt a une conception très lucide, très saine de la musique. Il aime beaucoup les compositions d'Henry Cow mais nous préférons encore les siennes.

Les réticences de Wyatt à apparaître sur scène sont confirmés par ce concert un peu décevant malgré son succès, d'une part à cause du rôle physique limité de Wyatt et d'autre part de l'entourage de musiciens un peu trop figés. On retiendra finalement plus la performance vocale de Wyatt qu'autre chose. Elle est étonnante. La musique, surtout celle d'Henry Cow, donna trop d'occasions de décrochages.

Alain PONS




       
     
Previous article